Agriculture: la fin du monde que nous connaissons


de John Feeney

Alors comment se passe pour nous tout cet environnementalisme moderne – la vie en vert, les crédits carbone, la consommation réduite, le développement dans le Tiers Monde, de meilleurs panneaux solaires ? Si tout cela semble désespérément inadéquat, même risible face à la crise écologique globale actuelle, peut-être que c’est parce que c’est enraciné dans le déni des origines du drame écologique qui se déroule en ce moment.

C’est un drame dont le changement climatique ne représente qu’une partie. Il remonte à dix mille ans et plus dans le passé humain, nous confronte à notre relation à la nature, et nous rappelle au souvenir des civilisations abandonnées.

Nous nous détournons de ce drame car il soulève des questions troublantes en lien direct avec les fondements de notre mode de vie. Mais, étant aux prises avec des crises environnementales convergentes, et le spectre de l’effondrement écologique généralisé, par égard pour l’avenir des humains, il est temps d’y faire face.[1]

La grande transition

Prenez du recul et considérez l’ensemble de l’histoire humaine. Pendant deux millions et demi d’années, bien au-delà de 99% de notre existence sur Terre, nous vivions en petites bandes ou tribus, cueillant et chassant notre nourriture. Avec des paniers et des outils de pierre, d’os, et de bois nous parcourions la forêt, nous fondant gracieusement au sein des écosystèmes de la Terre.

Puis vers 8 000 av. J.-C. nous commençâmes la transition vers l’agriculture, cultivant et stockant notre propre nourriture. Cela changea tout. Sans doutes, il n’y a eu que deux phases fondamentalement différentes de l’existence humaine : avant et après l’agriculture.

Pourquoi la transition? Pourquoi abandonner quelque chose qui avait marché pour nous pendant des milliers de millénaires ? Nous avons des suppositions qui ne sont que partiellement fondées. Peut-être que des changements climatiques rendirent la chasse moins productive ou la domestication de grains en certains endroits plus attrayante. Personne ne mentionne, cependant, que seulement quelques personnes eurent à faire le changement initial pour qu’il mette le monde sous son joug. Il n’y a pas non plus beaucoup d’observateurs qui reconnaissent que l’adoption de l’agriculture ne nous fut pas aussi bénéfique qu’on a voulu nous le faire croire.

À quel prix?

Examinez-la de près, et en fait  l’agriculture émerge tel un tremplin pour la plupart des problèmes environnementaux et sociaux actuels.

Oui, elle a rendu possible la civilisation avec ses villes, avions, et corporations. Mais à quel prix ? Son impact le plus immédiat a été l’élimination de tous ceux qui étaient sur son chemin tandis que des cultures agricoles se sont répandues à travers le monde. En partie génocide et en partie tueur de culture, le processus continue aujourd’hui tandis que la poignée de chasseurs-cueilleurs sur Terre qui existent toujours luttent pour la survie.[2]

Avec l’agriculture est venue une grande augmentation du travail et un déclin abrupt de la santé, ce fait a été découvert par des archéologues examinant les os et les dents de gens vivant dans les mêmes régions avant et après l’agriculture. Elle a apporté les hiérarchies sociales, l’inégalité sexuelle, la famine, l’esclavage, les horloges-pointeuses, l’argent, et une escalade massive de la violence.[3] Jared Diamond l’appela « la pire erreur de l’histoire de la race humaine. »[4] Plus récemment, l’anthropologue et généticien Spencer Wells apporta sa propre liste de quelques uns des coûts de ce changement, de cet abandon de la chasse et de la cueillette: « diabète, obésité, maladie mentale, changement climatique. »[5]

Moins publicisés ont été les impacts écologiques de l’agriculture. Les textes d’histoire glorifient la civilisation, basée sur l’agriculture, comme étant l’apogée de l’existence humaine. Ils ne mentionnent pas que cela a nécessité la fin de la vie en harmonie avec la nature en tant que membres contribuant aux écosystèmes locaux. L’auteur John Zerzan a déjà dit de l’agriculture que « La terre elle-même devient un instrument de production et les espèces de la planète ses objets. »[6]

Essayer de vivre séparé de la nature comporte un prix. Pourquoi ne prenons-nous pas plus au sérieux les nombreux peuples, tels que les Maya et les Anasazi, qui adoptèrent l’agriculture et virent finalement leurs civilisations s’effondrer tandis que la sécheresse, l’épuisement des ressources, ou la raréfaction de terre arable pour une population croissante envoyaient un message récurrent de la nature? Pourquoi n’entendons-nous pas parler de ceux qui quittèrent tout simplement et retournèrent à la chasse et à la cueillette ?[7]

Contourner les limites de la nature

Le problème de l’agriculture est en partie un problème de nombre. Avant l’agriculture, la taille des populations humaines était régularisée par le même processus qui marche pour les ours noirs, les dingos, les bonobos, les truites arc-en-ciel, et les perroquets à longue queue. Ça marche pour toutes les espèces, maintenant généralement leurs nombres dans les capacités de charge. C’est simple: La population suit l’approvisionnement en nourriture. Des oscillations normales en nourriture disponible exercent de nombreuses petites influences cumulatives, typiquement sans douleurs, sur la fertilité et la mortalité. Avec l’agriculture nous avons contourné ce processus. En cultivant et en stockant la nourriture nous pouvions continuer à accroître notre propre approvisionnement en nourriture. Le résultat a été prévisible: davantage d’humains.

Dans des publications variant d’articles de journaux scientifiques aux romans, des analystes tels que Russell Hopfenberg, David Pimentel, et Daniel Quinn ont décrit un cycle continuel de croissance de population humaine suivi d’une expansion de l’agriculture afin de nourrir nos nombres croissants, suivi encore par davantage de croissance de population.[8] [9] En moins d’un pourcent de notre histoire nos nombres ont bondi de peut-être cinq millions à 6,7 milliards, une augmentation de 134 000 pourcent.

Ce cycle de croissance explique comment l’agriculture s’est propagée à travers le monde. Ce n’était pas une question de chasseurs-cueilleurs observant des fermiers et s’empressant d’adopter leurs pratiques. C’était la propagation de fermiers eux-mêmes.[10] Leur approvisionnement en nourriture toujours croissant signifia toujours plus d’agriculteurs qui eurent besoin de plus de terres et s’en emparèrent, souvent violemment.

Les impacts environnementaux résultant de la croissance de la population humaine sont bien connus. Depuis la perte d’espèces et le changement climatique à la propagation globale de toxines chimiques et la mort des récifs de corail, la multitude humaine figure comme une des forces directrices fondamentales de presque toute la dégradation environnementale.

Certains persistent à dire que ces problèmes sont principalement le résultat de la consommation excessive de ressources par personne. La population se multiplie à la consommation par personne pour déterminer la consommation totale. Mais les niveaux de consommation individuels ne sont devenus un problème global que lorsque le nombre de consommateurs devint assez grand pour les rendre tels. L’agriculture en fut la cause. Elle se joint à la croissance de la population humaine pour détruire la biosphère.

La sixième extinction massive

Parmi les principaux impacts destructifs de l’agriculture, il y a actuellement les taux d’extinctions dangereusement élevés. De la même manière que l’agriculture a envahi et repoussé les chasseurs-cueilleurs, elle a envahi et repoussé les autres espèces. La plupart des biologistes conviennent que nous sommes actuellement en plein dans la sixième extinction massive de l’histoire de la Terre, la cinquième ayant éliminé les dinosaures. Cette fois-ci une espèce – la nôtre – en est la cause.

Des preuves fossiles suggèrent une augmentation d’extinctions même avant l’agriculture. L’anthropologue Paul S. Martin a défendu l’hypothèse de la « surchasse », soutenant que la cause fut la propagation de chasseurs humains hors de l’Afrique vers des continents contenant de grands mammifères non-accoutumés à des prédateurs humains. D’autres chercheurs tels que Donald K. Grayson contestent ses conclusions et indiquent des preuves impliquant des changements dans le climat. Ce que nous savons est que les taux d’extinctions ont augmenté grandement depuis l’avènement de l’agriculture.[11]

Une cause principale des extinctions est la dévastation d’habitats. Et quoi de mieux pour dévaster, pour détruire un habitat que de raser un morceau de terre, y éliminer toute vie, pour ensuite y cultiver une monoculture exclusivement pour les besoins humains ? C’est ça l’agriculture, et elle s’est propagée sur plus d’un milliard d’hectares de la Terre. En effet, tout dommage environnemental causé par l’humain antérieur à l’agriculture est minime en comparaison de ce qui est arrivé après.

L’ère industrielle et notre utilisation du pétrole a signifié encore une autre accélération de la Sixième Extinction parce que beaucoup plus de terre a été mise en culture et la population humaine a grimpé en flèche, supprimant les habitats pour faire place à des villes, des morcellements de territoire, des centres d’achats, et des réseaux autoroutiers.

On entend beaucoup parler de consommation de ressources, particulièrement de consommation d’énergie. Pourquoi n’entendons-nous pas parler de notre consommation, à travers l’agriculture et la croissance de population humaine qu’elle entraîne, de la toile de vie même dont nous et toutes les autres espèces dépendons pour notre survie ?

Le paléontologue Niles Eldredge écrit, « L’agriculture représente le changement écologique le plus profond de l’entièreté des 3,5 milliards d’années d’histoire de la vie… En effet, développer l’agriculture revient essentiellement à déclarer la guerre aux écosystèmes. »[12]

L’auteure Lierre Keith dit, « La vérité est que l’agriculture est la chose la plus destructive que les humains ont fait à la planète… Elle requiert la destruction globale d’écosystèmes entiers. »[13]

Bien sûr, une fois que le cycle agriculture et accroissement de population a été en marche,  il sembla y avoir peu de choix. Nous fîmes ce que nous pouvions afin de continuer à nourrir nos nombres croissants. Nous nous sommes piégés. Comme Keith le dit, « Excepté les 46 dernières tribus de chasseurs-cueilleurs, la race humaine est maintenant dépendante d’une activité qui est en train de tuer la planète. »

Miner le sol

Persister à cultiver de manière non-soutenable à des échelles telles qu’il le faut pour nourrir des milliards de personnes mène souvent à l’inévitable érosion du sol et à l’épuisement des nutriments du sol. Cela se produit à des taux bien plus rapides que les taux de renouvellement naturels.

Le microbiologiste des sols Peter Salonius écrit, « La simple habitude d’enraciner superficiellement les cultures de nourriture et la nécessité de cultiver en dénudant la terre produisent l’érosion des sols et la perte de nutriments des plantes à des niveaux beaucoup plus rapides que ce qui peut-être remplacé par fixation d’azote microbienne, et l’effritement des minéraux. »[14]

Déjà nous avons perdu peut-être un tiers de toutes les terres arables à travers le monde.[15] Nous les dilapidons exactement comme nous le faisons pour le charbon et le pétrole. Keith forge le terme « sol fossile. » Ça nous a peut-être pris dix mille ans pour nous en apercevoir, mais c’est à peine le temps d’un clin d’œil à l’échelle de l’histoire humaine.

Certaines sociétés de chasseurs-cueilleurs ont inclus depuis longtemps le jardinage à petite échelle à leurs répertoires. Mais une fois que nous avons haussé  l’échelle de grandeur, en rasant des terres et en augmentant la production pour produire des surplus de nourriture, nous nous sommes engagés dans l’agriculture à proprement parler et les problèmes ont commencé. Bien qu’une option plus écologiquement sensée telle que la permaculture fasse avancer l’agriculture dans une direction plus soutenable, elle n’a jamais eu comme intention de nourrir de plus en plus de milliards de personnes.[16] Si c’était le cas elle ferait encore face au problème de la transformation de la nature sauvage, convertissant la terre excessivement au profit de la consommation humaine avec tout ce que cela implique pour la toile de vie. Cultiver à grande échelle de quelque manière que ce soit endommage gravement les écosystèmes. L’agriculture ne peut pas être soutenue.

Dépassement de la capacité de charge et effondrement

Une vision  historique du cheminement écologique de l’humanité ne laisse aucun doute sur le fait  que nous avons depuis longtemps dépassé la capacité de charge humaine. Nos nombres sont aujourd’hui supportés seulement à l’aide de mesures temporaires telles que notre utilisation des ressources limitées de combustibles fossiles et, plus fondamentalement, de notre utilisation de l’agriculture et donc de notre consommation de notre propre système de support de vie. Dans son classique, « Overshoot », William Catton appelle de tels supports « capacité de charge fantôme. »[17] Ce ne sont pas du tout des capacités de charge; elles ne peuvent pas durer.

Donc contrairement à la croyance populaire que nos technologies ont augmenté la capacité de charge, nous avons seulement créé une illusion de capacité de charge. Nous sommes une espèce qui a évolué pour vivre dans les millions, tandis que nous voici bien installés dans les milliards. Il est fondamental en écologie que, lorsqu’une population dépasse la capacité de charge, elle doit inévitablement retourner à un nombre plus bas, souvent via un effondrement.

Bien sûr, ce ne sont pas que nos nombres qui arriveront à leur fin. La civilisation est rendue possible par l’agriculture. L’agriculture est non-soutenable. Si cela n’était pas déjà évident, vous pouvez voir où ça s’en va. On ne peut prédire la chronologie de l’effondrement de la civilisation. Les « techno-doses » et quelque résilience que la société industrielle puisse posséder peuvent la prolonger. Peu importe, un meilleur avenir, en effet le seul avenir pour l’humanité et le reste des habitants de la Terre en est un par-delà la civilisation.

Ce que nous pouvons faire, ce nous devrions faire

Peu de gens veulent entendre que l’agriculture est insoutenable. Moins de gens encore se soucient de considérer que la civilisation qu’elle soutient en viendra par conséquent à sa fin. Qui veut entendre que son monde en entier va disparaître? Pourtant aussi surprenant que cela puisse paraître, il y a de la place pour l’optimisme. La sortie sera difficile, mais elle ouvrira sur un nouveau commencement.

Idéalement nous pourrions commencer à réduire systématiquement l’échelle à laquelle nous utilisons l’agriculture et démanteler graduellement la civilisation. Nous pourrions à la place nous tourner vers une horticulture à petite échelle locale, et ensuite vers des manières de vivre tribales, non-industrielles et non-agricoles. La transition pourrait inclure un effort mondial concerté pour soutenir des mesures humaines et volontaires permettant de faire décliner nos nombres graduellement et de beaucoup.

Plus important encore, peut-être que nous pourrions travailler à propager une perspective différente de notre place dans la nature, reconnaissant que nous faisons partie de la Terre, seulement une espèce parmi des millions d’autres, aussi sujette aux lois écologiques que n’importe quelle autre. À un certain moment, les quelques groupes de chasseurs-cueilleurs survivant sur la Terre pourraient peut-être servir de mentors plutôt que d’objets d’études académiques. Ceci, toutefois, serait une affaire extrêmement délicate, parce que la dernière chose que de tels groupes ont besoin aujourd’hui est une augmentation de l’intrusion de ceux d’entre nous qui faisons partie de la civilisation.

Mais malgré les catastrophes écologiques convergentes, nous démontrons peu de signes d’un tel changement massif volontaire. Ceux qui ont des intérêts dans le statu quo veillent à le maintenir ainsi. Alors des auteurs tels que Zerzan et Derrick Jensen préconisent un mouvement de résistance intentionnel visant à accélérer la fin de la civilisation.[18] En ceci ils doivent à Edward Abbey une dette claire quoique trop peu souvent mentionnée. Le « Gang de la clé à molette » a ouvert les yeux de plusieurs générations à l’option de l’action directe contre les coupables de destruction environnementale. Jensen dit : « Les systèmes de pouvoir sont créés par des humains et peuvent être stoppés par des humains. Ceux qui sont au pouvoir ne sont jamais surnaturels ou immortels, et peuvent être débarqués. »[19] Bien que ceci soulève le spectre effrayant de déclencher la perte de vies avant que ça ne se produise autrement, l’argument est que démanteler la civilisation plus tôt laisserait davantage de vie intacte que le ferait un effondrement reporté et prolongé. Nous faisons face à de durs choix.

Le premier défi intimidant auquel font face ceux qui sont contre la civilisation consiste à désabuser assez de gens du message enraciné que notre manière de vivre est une chose merveilleuse. Peut-être, en fin de compte, que notre meilleur espoir consiste à bâtir une résistance tandis que nous travaillons à adoucir l’atterrissage à travers des efforts, par exemple, pour aborder la croissance de la population et pour protéger la biodiversité.

Pendant ce temps, des participants dans le mouvement croissant de « réensauvagement » (rewilding) travaillent actuellement à se préparer pour un monde post-civilisation. Aucune face d’enterrement ni de misérabilisme dans ce groupe, des réensauvageurs comme Peter Bauer (alias « Urban Scout »), Jason Godesky, et Emily Porter reconnaissent qu’un effondrement de la civilisation est inévitable et travaillent avec entrain vers une transition pour une manière de vivre tribale, sauvage.[20] [21] [22] Apprenant des habiletés de vie indigènes et explorant des façons de créer une connexion plus authentique avec la Terre et avec leurs proches, ils visent à « défaire la domestication. »

Des critiques soutiennent qu’ils idéalisent un style de vie que Thomas Hobbes a caractérisé de « solitaire, pauvre, désagréable, brutal, et court. » D’autres insistent que « nous ne pouvons aller à reculons. » Ce sont des réactions prévisibles, imbues du même message culturel répandu auquel nous sommes tous exposés. Il nous dit constamment que le développement de la civilisation fut une étonnante amélioration et que son parcours a été une chaîne de progrès ininterrompue. Tout va tout le temps de mieux en mieux, n’est-ce pas? Un coup d’œil à notre condition écologique à elle seule suggère que non, et Marshall Sahlins, parmi d’autres anthropologues, démolit facilement l’opinion de Hobbes dès le début des années 1960.[23]

Il est difficile, aussi pour la plupart du monde de jauger à quel point la civilisation a occupé une si petite portion de l’histoire humaine. Sans perspective il est naturel de supposer que ce mode de vie va et devrait continuer encore pour des millénaires. Le débat continue, mais l’idée que la vie de chasseurs-cueilleurs soit terrible est aussi absurde que de suggérer que la vie de gorille ou la vie de lion est terrible. C’est faux.[24]

Combien de preuves nous faut-il pour voir que la civilisation n’est pas l’expression ultime de l’existence humaine en fin de compte? Cela a été un détour momentané, l’apparition fugace d’une manière dysfonctionnelle d’aborder la vie, la conséquence de s’être écartés de la vie en harmonie avec le monde naturel. Quelque soit la voie vers le rétrécissement de la civilisation, si nous pouvons préserver suffisamment de biodiversité, ceux qui sortiront à l’autre bout auront la chance d’apprécier à nouveau une façon de vivre différente, même satisfaisante, la seule voie prouvée viable pour les humains. Fonçant vers un précipice, peut-on avoir tort d’embrasser à nouveau une vie qui a marché durant plus de deux millions d’années tandis qu’il est devenu évident que l’approche en cours est un misérable échec? Nous n’avons pas à aller en arrière; nous n’avons qu’à entretenir notre nature réelle. Quel que soit notre chemin, nous n’avons qu’à considérer les origines agricoles de notre crise écologique pour comprendre que la civilisation est un piège insoutenable.

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[1] http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature7078857.stm

[2] http://www.survivalinternational.org/news/1786

[3] http://www.primitivism.com/future-primitive.htm

[4] http://http//www.mnforsustain.org/food_ag_worst_mistake_diamond_j.htm

[5] http://news.bbc.co.uk/2/hi/science_and_environment/10257679.stm

[6] http://rewild.info/anthropik/library/zerzan/demon-engine-of-civilization/in…

[7] http://tinyurl.com/34y6fyu

[8] http://www.springerlink.com/content/u4x1r416w5671127

[9] http://www.ishmael.org/Origins/Ishmael/

[10] http://www.plosone.org/article/info:doi%2F10.1371%2Fjournal.poneooo6747

[11] http://tinyurl.com/3xrskxe

[12] http://www.actionbioscience.org/newfrontiers/eldredge2.html

[13] http://tinyurl.com/296j57c

[14] http://www.theoildrum.com/node/6048

[15] http://www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/sci;267/5201/1117

[16] http://www.energybulletin.net/node/19334

[17] http://tinyurl.com/2altxhd

[18] http://www.endgamethebook.org/

[19] http://www.orionmagazine.org/index.php/articles/article/5340/

[20] http://www.urbanscout.org/

[21] http://tobyspeople.com/anthropik/thirty/index.html

[22] http://trackerofplants.com/

[23] http://www.eco-action.org/dt/affluent.html

[24] http://tobyspeople.com/anthropik/2008/01/noble-or-savage-both-part-1/

Pour en savoir davantage à propos de John Feeney, visitez ces sites:

http://www.johnfeeney.net/

http://growthmadness.org/

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Texte original traduit par Misko

Plus d’infos sur John Feeney

http://www.johnfeeney.net/

http://growthmadness.org/

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3 commentaires pour Agriculture: la fin du monde que nous connaissons

  1. Misko dit :

    J’aime beaucoup cette version corrigée. Merci à, Mouton Sauvage?

    – Misko

  2. T’es trop gentil, c’est quand-même toi qui as fait le 99% du travail !

  3. kipawa dit :

    Ce texte, tout en étant une critique social en soi et plus particulièrement de l’agriculture comme mode de vie des civilisés et des ses conséquences, est une très bonne synthèse des idées anti-civilisation. Merci à vous deux. Je vais reproduire ce texte dans le prochain numéro de la Mauvaise Herbe (automne 2010), en indiquant bien-sûr la source.

    Kipawa

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