Prémisse 1


Dans son livre Endgame, l’auteur américain Derrick Jensen propose 20 prémisses (fait d’où découle une conséquence, affirmation dont on tire une conclusion) sur la civilisation.

Prémisse 1: Les civilisations ne sont pas et ne seront jamais durables. C’est particulièrement vrai pour la civilisation industrielle.

Ce qui suit est une tentative de « vulgarisation » de l’énoncé ci-dessus.

Avant toute chose, il faut bien s’entendre sur le terme civilisation, Derrick Jensen en donne une définition et Wikipedia énumère un certain nombre de critères auxquels toute civilisation doit répondre, à quelques exceptions près: présence de villes, spécialisation, concentration des surplus, structure de classes, hiérarchies, etc.

Mais pourquoi les civilisations ne sont-elles pas durables, pourquoi se sont-elles toutes effondrées ?

Cette question a été traitée plus que souvent, et les causes de disparition d’une civilisation particulière sont généralement sujettes à controverses et polémiques sans fin.

On peut tout de même en tirer quelques principes généraux:

  1. une civilisation est une organisation sociale extrêmement complexe et il est quasiment impossible d’en appréhender parfaitement le fonctionnement, et encore moins le dis-fonctionnement. Voir The collapse of complex societies de Tainter.
  2. il y a tout de même des grandes causes expliquant la fin des civilisations, une grille de lecture possible, et la cause première semble être l’épuisement des ressources. Voir Effondrement de Jared Diamond pour les civilisations passées et The limits to growth de Meadows et al pour la nôtre.
  3. plus prosaïquement, le fait que toutes les civilisations qui ont précédé à la notre ont disparu est déjà en soi une preuve suffisante de la non durabilité des civilisations.

Sur le dernier point, on peut se poser la question de savoir si notre civilisation, la civilisation thermo-industrielle globale, fera exception.

Personne ne contredira le fait que notre civilisation de tous les superlatifs est extraordinaire. Jamais l’être humain n’est allé si loin, si profond, si haut ou fait si grand, si large, si complexe, si puissant ou si totalement.

Notre civilisation peut se distinguer de deux manières: en durant plus longtemps ou, tel le feu de paille, en durant moins longtemps.

Pour l’instant, nous ne battons aucun record de longévité, tout indique au contraire que c’est aussi par le plus vite que nous allons passer à la postérité.

Les miracles de la technologie ne nous aideront pas car ses prouesses dépendent d’un flux continu de matières premières et d’énergie qui sont forcément limités.

Notre civilisation est donc condamnée à disparaitre, et ce, peut-être plus tôt qu’on pense.

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